Les Bonnes / GENET - SERRON

L’avis du public :

« Ce spectacle est une merveille. Un enchantement. Un moment de grâce. D’une beauté fracassante. Des interprètes géniaux, une mise en scène formidable. Cette dame, Dominique Serron, nous prouve une fois encore, qu’elle est l’une des plus grandes de nos metteurs/euses en scène. Spectateurs, spectatrice courez, foncez voir ce spectacle inoui. Directeurs, directrices de théâtre, battez-vous pour accueillir ce spectacle chez vous. »

« Les Bonnes revisitées et dépoussiérées dans une mise en scène moderne et particulièrement vivante. La performance des actrices et en particulier de « madame » est à saluer. »

« Surprenant, époustouflant, grandiose ! Un trio infernal d’actrices qui forment une synergie parfaite pour donner à la pièce de Genet toute sa puissance. »
« Quelle idée géniale ce personnage de Madame ! Truculente Tineke Van Ingelgem… et jubilatoire ironie dramatique ! Bravo pour ce spectacle phénoménal ! « 

LES BONNES de Jean Genet

Une version théâtre musical,
Un fantasme travesti qui nourrit l’être profond,
La révélation du plus vrai du faux pour faire sens avec du jeu qui ne ménage aucun artifice !

La fable : 

On pourrait dire : Madame sortie, les bonnes « dansent » … ou jouent !

L’une se dresse avec autorité exacerbée dans les parures de sa maîtresse, l’autre singe un repli dans sa robe de service. Elles miment, non sans risque, l’assassinat de leur patronne. Le réveil sonne pour interrompre leur séance de psychodrame qui les oppose dans d’interminables querelles. Reproches, besoin d’être reconnue, à qui mieux mieux, leur dialogue tourne en rond comme leur corps.

Elles ont par ailleurs, complices infâmes, tissé toute une intrigue de dénonciation qui a conduit Monsieur, l’amant de Madame en garde à vue. Elles sont à bout, prêtes à tout.

Lorsque Madame rentre, les deux sœurs ont décidé de lui administrer la tisane définitive, celle qu’on ne boit qu’une seule fois. Coup de théâtre et c’est incroyable : Madame doit rejoindre Monsieur, sorti de prison et qui l’attend au Bilboquet. Elle ne boira pas !

© Photos : Pierre Bolle

Claire (Alexia Depicker) et Solange (Laure Voglaire), les deux bonnes, sont complémentaires, mais alternées dans leur relation, tels des duos de clowns dont les rôles s’inverseraient. La dominée devient parfois dominante.

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En concurrence perpétuelle, comme le sont souvent des sœurs, elles sʼhumilient lʼune lʼautre, se dénoncent, se trahissent, s’adorent et se haïssent. Leurs actes se dédouanent de la cohérence psychologique. Un mot en lance un autre pour le son, le rythme, l’allitération, ou le mot d’esprit. Leurs conflits ludiques nourrissent leur complicité et inversement. À deux, elles forment les tendances extrêmes de l’imprévisible Genet. Le criminel et le saint osent alterner sans honte le morbide et la naïveté, la boutade et la jouissance, le désuet et le sacré, l’universel et l’anecdote.

Genet, le surdoué de la langue, relie de façon magistrale l’imaginaire de la scène au symbolique du monde pour exacerber sans pitié la crudité du réel sublimée pour chacun. L’extraversion la plus intérieure. Jeux d’enfants, jeu dangereux. Comme le dessin d’enfant, libre et sans volonté de séduire, le dessein des bonnes est libre et d’un seul jet. « Furtif », dit Genet. Elles s’exposent sans gêne en plein délire. Même si on assiste en direct à la mise en place de leurs artifices, elles peuvent tout !

Elles osent la défiguration la plus écœurante à la merci de leur came : jouer ! être fantasque ! Un jeu régressif et primal au service dʼun style très sophistiqué. Les bonnes sautent, trépignent, changent de robe, chantent des comptines, rêvent au laitier et dénoncent, se heurtent aux limites, se bousculent, se lamentent, se vengent, grimacent, se dandinent, rampent, mangent une tartine et sʼeffraient de se voir apparaître défigurées. La mise en scène veut creuser cette impudeur théâtrale.

Considérant que Jean Genet disait vouer au chant et à la musique, lʼabstraction poétique la plus noble, nous choisissons de faire de Madame une exubérante diva par l’entremise d’une splendide interprète soprano, Tineke Van Ingelgem. Les sœurs-bonnes incarnent à deux la deuxième voix pour accoucher du rôle-titre. Line Adam compose la musique originale de cette création « sur mesures ». La musique agit sur la représentation avec autorité et donne la cadence. Les ambiances musicales précèdent les séquences ludiques et appellent : le film noir, la séquence sexe, lʼintrigue policière, ou l’affectation romantique, le comique absurde… Le mélange de genres affectionné par l’œuvre est exacerbé par ces effets musicaux.

Les bonnes ne peuvent rien sans leurs costumes et sans la réplique du faire-valoir de Madame. Ici l’habit fait le moine et révèle la profonde inspiration des êtres. Lʼapparence donne la parole. La parole décline l’identité poétique et Genet veille sur ce miracle, avouant par ses fantaisies l’apparition dʼune extériorité intérieure. Christine Mobers habille nos Bonnes et Madame. De belles panoplies réalistes et soignées comme au cinéma ! Ici le monde de l’apparence n’accepte aucune concession pour opérer, pour jouer le jeu il faut y croire, se sentir à la hauteur, le temps d’une séance.

équipe

Avec

Les BONNES : Alexia Depicker Laure Voglaire
Et Tineke Van Ingelgem dans le rôle de Madame.

Un spectacle de DOMINIQUE SERRON

Composition musicale de LINE ADAM

Costumes : CHRISTINE MOBERS

Lumières : XAVIER LAUWERS

Coordination artistique et technique : FLORENCE GUILLAUME

Scénographie collaborative sur une idée originale de Manon Meskens : Clémence Thiery, Cassandra Cristin, Dominique Serron, Christine Mobers

Ingénieur son : Jean François Lejeune, Geert Deken

Régie Générale: Kelly Furtado

Enregistrement et Mixage des musiques : colin Burton

Assistante et médiation culturelle : Camille Léonard

Assistante stagiaire : Zoé Pauwels

Ateliers / Rencontres : Camille Léonard, Florence Guillaume et Zoé Pauwels

Teaser : LEONE p. ESTINGOY

Assistante stagiaire : Zoé Pauwels

Production et administration : Florence Dangotte
Diffusion et communication : Justine Cochu

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Les bonnes infini répétition

Les bonnes clés

Monter une œuvre c’est faire résonner une parole, c’est présenter l’auteur au-delà des jeux et des mots et permettre l’explosion de sens et du sens, avec l’espoir de partager de nouvelles visions du monde et de rouvrir peut-être le champ des possibles. Les animations scolaires proposées par l’Infini Théâtre visent toujours à donner aux jeunes spectateur·trice·s les clés de compréhension
de l’œuvre telle qu’elle aura été découverte sur scène. Ce moment privilégier d’échange sera l’occasion d’expérimenter concrètement par une approche ludique et jubilatoire les contenus du spectacle. Dominique Serron prépare par ailleurs un “documenteur” sur le sujet. Des extraits en seront cependant déjà montrés lors des ateliersrencontres de médiation. Ainsi, nous espérons offrir aux jeunes et aux moins jeunes, des outils utiles afin de savourer la mise en jeu d’une œuvre emblématique d’une figure irrévocable de la littérature française devenue presque mythique : Jean Genet, au-delà de lui-même.

 

L’atelier-rencontre des Bonnes

L’animation de 2×50 min proposée autour du spectacle s’adresse aux élèves à partir de la 5ème secondaire. Après une présentation de Jean Genet, son œuvre et le contexte dans lequel elle a été créée, nous alternons des moments informatifs avec des activités pratiques pour explorer les liens entre Les Bonnes de l’Infini et la jubilation du jeu. La fiction déployée défend avec humour, l’importance de la culture et la sauvegarde de la création.

Pour ce faire, nous proposons aux élèves une expérimentation pratique de l’improvisation théâtrale. Sur base d’un court dialogue extrait de la pièce, elles et ils sont invité·e·s à créer une scène utilisant aussi d’autres moyens d’expressions tels que l’attitude et le geste ! Selon la formule établie avec l’enseignant·e, des éléments de costumes et/ou accessoires seront à la disposition des élèves afin d’éprouver leur pouvoir de travestissement. Elles et Ils pourront ensuite choisir un genre musical et/ou un objet parmi ceux proposés pour habiller leur propre séquence de jeu !

Plan de l’atelier-rencontre

1. Lecture d’un extrait Des bonnes de Jean Genet.
2. La fable et l’auteur. Découverte de phrases extraites de « Comment jouer les bonnes ? » – J. Genet.
3. La musique – Madame est une diva ! Écoute d’un extrait chanté par Tineke Van Ingelgem.
4. Découverte des costumes et échange sur notre rapport au « déguisement ».
5. La maison d’illusion existe ! Découverte d’un métier de l’illusion.
6. Expérimentation pratique du jeu : la diva c’est moi !
7. Le pouvoir du travestissement et de la culture. Évocation des théories de l’astrophysicien Aurélien Barrau.
8. Lecture d’un poème extrait de Météorites, Aurélien Barrau.
! Le plan ci-dessus rassemble l’ensemble des activités proposées, il sera adapté en fonction des besoins et envies des enseignant·e·s et de leurs élèves.

Objectifs pédagogiques et artistiques

§ Découvrir un auteur et son œuvre en lien avec le contexte historique de son époque
§ Transmettre les clés pour comprendre les éléments de la représentation (dramaturgie, scénographie, costumes et musique)
§ Éveil des sens entre la pensée, la pratique artistique et la mise en scène
§ Développer ses outils de communication en partageant son avis sur les thèmes abordés
§ Créer une courte séquence scénique en utilisant les supports créatifs mis à disposition
§ Libération par le jeu de son imagination et sa fantaisie

Mentions légales :

Une création de l’Infini Théâtre en coproduction avec le Palais des Beaux-Arts de Charleroi, La Coop asbl et Shelter Prod. Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, du Service Public Francophone Bruxellois, de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge.